- priapée
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• 1509; lat. priapeium (metrum); gr. priapeion (metron); de Priape dieu des jardins1 ♦ Antiq. Chant, fête en l'honneur de Priape.2 ♦ Littér. Poème, peinture, scène ou spectacle obscène. « Le latin seul peut exposer des priapées ou des bacchanales » (Taine).⇒PRIAPÉE, subst. fém.A. —Pièce en vers latins en l'honneur de Priape ou inscription obscène composée pour une statue de ce dieu. Je ne vous conterai pas les amusements d'Alexandre VI: il faut les lire dans le journal de son chapelain Burckhard; le latin seul peut exposer des priapées et des bacchanales (TAINE, Philos. art, t.1, 1865, p.159).— P. ext. Poésie, peinture licencieuse ou obscène. François Maynard lui-même, disciple de Malherbe à d'autres titres, et qui écrivait si purement ses priapées impures (SAINTE-BEUVE, Tabl. poés. fr., 1828, p.142). J'allais presque avouer la paternité d'une priapée quelconque écrite en rêve, quand je me suis souvenu du livre d'Hugo (MALLARMÉ, Corresp., 1862, p.26).B. —Au plur. Fêtes en l'honneur de Priape. (Dict. XIXe et XXes.).— P. ext. Scènes d'orgie. «Ça manque de vice, ici!» Un éclat de rire fit le tour de la table. —«Il lui faut les orgies à femmes, des priapées» (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p.190). L'appel de la luxure faisait lever dans mon imagination des rêves lourds et brûlants, des tumultes de priapées (AYMÉ, Jument, 1933, p.20).REM. Priapéen, -enne, adj. et subst. masc., métr. gr. et lat. a) (Vers) qui était employé dans les priapées (supra A) et était composé de deux glyconiques. Les priapéens de Catulle (Lar. Lang. fr.). b) ,,Hexamètre coupé après le troisième pied et partagé ainsi en deux hémistiches égaux`` (Lar. encyclop.).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1509 antiq. «pièces en l'honneur de Priape» (J. LEMAIRE DE BELGES, Illustrations de Gaule, éd. J. Stecher, t.1, p.205); d'où 1548 «poésie, peinture licencieuse, obscène» (Th. SEBILLET, Art poét. françoys, éd. F. Gaiffe, p.165, 10). Empr. au lat. priapeia, -orum «ensemble de poèmes de différents auteurs sur Priape» (à l'époque d'Auguste ds FORC., s.v. locus, cf. gr.
Ier s. av. Jésus-Christ ds LIDELL-SCOTT), plur. neutre subst. de l'adj. priapeus «de Priape» notamment dans le syntagme priaepus versus fin IIes. ds OLD, gr.
(
IIes. ds LIDDELL-SCOTT), dér. de Priapus,
, v. priape. Fréq. abs. littér.:21.
priapée [pʀijape] n. f.ÉTYM. V. 1500; lat. priapeium (metrum), grec priapeion (metron) « mètre priapéen », au plur. « poème en vers priapéens », ce type de mètre et de vers étant réservé aux chants en l'honneur du dieu Priape.❖♦ Didactique.1 Antiq. (Plur.). Chants ou fêtes en l'honneur de Priape; poésies licencieuses.2 (1548, Sébillet). Littér. Poème, peinture, scène ou spectacle obscène. || Les Priapées de Maynard.1 (…) avec un si magnifique sujet, une héroïne véritable (Jeanne d'Arc) Chapelain n'a pu faire qu'une lourde gazette rimée, ennuyeuse comme la vie; Voltaire, qu'une infâme priapée, abominable comme intention et d'une médiocrité singulière, même dans ce misérable genre.Th. Gautier, les Grotesques, VIII, p. 281.2 (…) je ne vous conterai pas les amusements d'Alexandre VI : il faut les lire dans le journal de son chapelain Burckhard; le latin seul peut exposer des priapées et des bacchanales.Taine, Philosophie de l'art, t. I, p. 159.
Encyclopédie Universelle. 2012.